-lepurfilsdelasagesse- a dit:
Tu sais Quetzalk autant je respecte ton avis, autant je ne me peux m'empêcher de me poser certaines questions...
Moui, globalement mon opinion sur la question ne m'empêche pas de me poser à peu près les mêmes. Je me fais l'avocat d'une cause à laquelle j'adhère sur les principes, pas sur tous les développements concrets.
Je suis moi aussi un usager de plein de trucs que ça m'énerve quand ça marche pas.
La décrépitude du syndicalisme n'effraye plus ni patronnat ni institutions. Elle m'effraye moi, par contre, parce qu'il n'y a plus vraiment de contre-pouvoir. Comme on le voit chaque jour avec la fameuse "externalisation des licenciements" (une boîte vend une filiale dont elle veut se débarasser à un repreneur véreux qui part avec la caisse et vire tout le monde au bout de deux ans), il n'y a plus de protestation possible à grande échelle. Le cynisme lui a changé d'échelle, il ne faut pas se voiler la face non plus, on n'en est plus non plus au patron paternaliste dont on conteste l'excès d'autorité - les PDG eux-mêmes étant éphémères, mais à des monstruosités sociales anonymes qui dévorent beaucoup et donnent peu. Et n'ont pas de tête... ni pour penser, ni pour être coupée par la foule en colère. Je parle des "fonds de pensions" et autres bidules qui commandent le destin de votre voisine technicienne dans une fabrique de poignée de portes, à votre oncle ingénieur informaticien, à votre belle-soeur experte-comptable dans une société de télécom...et à la femme de ménage du TGV qui bosse pour une société qui bosse pour une filiale qui bosse pour un sous-traitant qui bosse pour la SNCF...
Sauf peut-être pour les salariés du public, mais divisés et emmenés par des syndicats aussi titubants que la politique peut l'être de son côté, se racornissent sur des revendications parfois à côté de la plaque, se verrouillent sur des positions idéologiques vous l'avez dit, souvent intenables.
MAIS, ils sont peut-être un dernier rempart avant pire. Avant l'absence totale de possibilité de se plaindre, pour tous. Ici ce n'est plus Germinal, certes, mais pour que cesse cette époque il a fallu se battre, il y a eu des morts même, et le danger n'est jamais totalement écarté. J'exagère ? allez demander aux ouvriers Chinois (ou Marocains, ou encore pire ! aux Philippins qui travaillent aux chantiers navals en France...) si c'est si loin que ça... et s'ils ont le droit de se plaindre.
Alors du coup, avant de tirer sur cette ambulance rouillée qu'est le syndicalisme français en 2005, je réfléchis... et je range ma carabine à aigreur, même si ça me pose des problèmes pratiques, même si je plains les commerçants Marseillais, et même si j'aimerais mieux que tout aille mieux pour tout le monde.
-lepurfilsdelasagesse- a dit:
Et pendant ce temps là, la France continuait à décliner...
Ouais alors ce discours de la France qui choit (:rateau: ), bof bof...
Non la France ne décline pas.
Je n'ai pas d'argument plus objectifs que ceux de la France qui glisse, mais j'ai décidé que pour moi, la France ne tombe pas.
Et croyez moi, ça marche !
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