coup de coeur/de pompe filmique (Parlons cinéma)

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no country for old men

dans la lignée de fargo, le film tiré du roman éponyme de cormac maccarthy hésite entre le road movie et le film d'action pur en offrant une version moderne du western.
le western est le genre vectoriel par excellence dont le moteur est le déplacement.
c'est aussi un lieu, ici, le texas, une terre des confins.
déjà dans blood meridian, maccarthy définissait une éthique de la perception et du nomadisme: le désert.
dans no country for old men, le désert maintient les personnages dans un flottement à la limite du flou.
lenteur aléatoire du film avec décalage et retard dans le récit (la traque).
les frères coen ont rajouté une forme d'humour noir, une dimension burlesque complétement étrangère au livre et à l'univers de maccarthy.

j'aime chez maccarthy la noirceur désespérée et l'ultra violence de ses récits.
c'est un auteur métaphysique dans la lignée d'un herman melville et proche d'un harry crews.

je vous recommande le film mais surtout le livre.

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nota: son dernier livre the road va être mis en scène courant 2008, avec viggo mortensen.
 
Bonjour je viens de parcourir pour la première fois ce topic et je suis assez enthousiasmé par la qualité des discussions et contributions des intervenants. Passionné de cinéma depuis de nombreuses années moi même je voulais partager un petit coup de coeur : je suis allé voir Into the Wild de Sean Penn le week-end dernier. Je connaissais le sujet et j'avoue que j'y allais avec une certaine appréhension mais, après un début du récit ( dans la chronologie de l'histoire du héros, pas dans celle du film qui marche en flashbacks ) un peu laborieux, force est de constater qu'on se laisse emporter par le voyage initiatique, avec ses personnages attachants et ses magnifiques images. Pas trop de paroles, pas de recherche d'émotion facile, pas d'élémenst racoleurs, ce n'est pas un "blockbuster", mais c'est tellement bien.
 
Je suis tout à fait d'accord avec toi:zen:
J'ai eu peur un moment que le film ne soit qu'une apologie de la nature pour la nature, mais en réalité, c'est tout autre chose
...Enfin, je trouve:D
 
le banissement de andrei zviaguintsev.
après le retour, la magie de zviaguintsev opère toujours: plans au cordeau, mouvement ample d'appareil, lumière incroyable, omniprésence de la nature...
mais, une histoire un peu floue, faite de secrets, de non-dits qui finit par nous apesantir.

dommage.


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interview de andrei zviaguintsev.
 
Probablement déjà mentionné dans ces pages (j'ai pas trouver) Notre Musique de Godard
Film assez étrange comme toujours, mais pas tant que ça en réalité...

Je suis actuellement à Sarejevo et je suis en train de faire un petit périple "godaresque". De plus en plus, j'apprécie ce film, qu'il faut, je pense, voir sur tout les angles.

Pour anecdote, j'ai rencontré une personne ayant travaillé avec lui, qui m'a conseillé, selon les dires de Godard lui-même, de voir les "3 royaumes" dans un ordre différents.
Expérience valant le coup...
 
Probablement déjà mentionné dans ces pages (j'ai pas trouver) Notre Musique de Godard
Film assez étrange comme toujours, mais pas tant que ça en réalité...

Je suis actuellement à Sarejevo et je suis en train de faire un petit périple "godaresque". De plus en plus, j'apprécie ce film, qu'il faut, je pense, voir sur tout les angles.

Pour anecdote, j'ai rencontré une personne ayant travaillé avec lui, qui m'a conseillé, selon les dires de Godard lui-même, de voir les "3 royaumes" dans un ordre différents.
Expérience valant le coup...


on ne dit pas plutôt godarien ?
 
J'ai été voir Sweeney Todd, le dernier Tim Burton, hier soir... Généralement, l'univers de ce réalisateur me séduit, mais alors là, j'en suis ressortie très déçue. La comédie musicale fait traîner l'intrigue en longueur et la musique est de qualité franchement moyenne... Le jeu des acteurs est bon, comme toujours, mais, là encore, Tim Burton ne prend pas de risque puisqu'il collabore une nouvelle fois avec le fameux Johnny Depp et sa propre épouse, Helena Bonham Carter, deux valeurs sûres pour lui...Bref, une atmosphère gothique, ses acteurs fétiches, du chant, pas de doute, c'est du Tim Burton mais grossier, formaté, qui ne surprend plus... :(

Je suis ressortie de la salle avec un sentiment de frustration. Je ne savais pas vraiment comment le formuler mais il était là. Je n'avais pas eu ma dose d'émotion burtonienne. Cette poésie si particulière. Le film semblait si noir, si dépourvu d'humanité.

Puis les jours ont passé. Les images sont restées gravées. Ce soir je lisais une critique, je n'aime les lire qu'après. Elle retranscrit bien la puissance de ce film à mon sens.

:zen:
 
JUNO une critique ici
que je ne partage qu'a moitie.
Un "joli" film tres frais et que l'on a pas coutume de voir realise aux US, mais ne revolutionne pas grand chose surtout par rapport au sujet.
Seules la performance de l'actrice principale et la BO sont vraiment interessantes.
Bref trop gentil et trop encensse par rapport aux critiques.
 
Vu ce soir sur Arte : "Il était un père" (Chichi Ariki - 1942 - JPN). Un film méconnu de Yasujiro Ozu.
L'histoire toute simple d'un père qui pense devoir se sacrifier pour son fils. Et d'un fils qui accepte (nous sommes au Japon ...) mais qui souffre de leur éloignement.
Comme toujours, peu est dit, peu de mouvement, pas d'effet. Mais à la fin, on a la gorge serrée. La beauté de ce cinéma est de ne pas vouloir trancher ; ce qui est pas mal pour un film de ce temps où, je le suppose, les films de propagande devaient faire florès. C'est d'une finesse, d'une délicatesse qui m'étonnent à chaque fois : vraiment, ce cinéaste est un mystère pour moi.
Par ailleurs, on retrouve le magnifique Chishu Ryu [le père du "Goût du saké"].

Pour qui a un fils et s'interroge sur les liens qui se nouent ou se dénouent, ce film touche au coeur [faut dire que le mien est d'artichaud ...]