coup de coeur/de pompe filmique (Parlons cinéma)

Vu ce soir sur Arte : "Il était un père" (Chichi Ariki - 1942 - JPN). Un film méconnu de Yasujiro Ozu.
L'histoire toute simple d'un père qui pense devoir se sacrifier pour son fils. Et d'un fils qui accepte (nous sommes au Japon ...) mais qui souffre de leur éloignement.
Comme toujours, peu est dit, peu de mouvement, pas d'effet. Mais à la fin, on a la gorge serrée. La beauté de ce cinéma est de ne pas vouloir trancher ; ce qui est pas mal pour un film de ce temps où, je le suppose, les films de propagande devaient faire florès. C'est d'une finesse, d'une délicatesse qui m'étonnent à chaque fois : vraiment, ce cinéaste est un mystère pour moi.
Par ailleurs, on retrouve le magnifique Chishu Ryu [le père du "Goût du saké"].

Pour qui a un fils et s'interroge sur les liens qui se nouent ou se dénouent, ce film touche au coeur [faut dire que le mien est d'artichaud ...]

un très beau film de ozu: le voyage à tokyo.
voir, aussi, gosses de tokyo, un de ses premiers film.

coffret ozu. vol. 1.
 
suite du post # 1091...

banissement150.jpg


je suis aller revoir le banissement de andrei zviaguintsev (le retour).
à la première projection, hier, je n'étais resté que 40 mn. étrangement absent, comme pris de nausée, j'étais sorti.
donc séquence de rattrappage mais accompagné d'une personne qui n'avait pas vue le retour, le premier film de andrei zviaguintsev.
quand un russe filme la nature ou à un rapport immédiat avec elle (au point d'en faire un personnage à part entière), on pense à tarkovski, à ces images hallucinées, organiques, violentes et profondément telluriques. chez andrei zviaguintsev, il y a juste des mouvements amples et souples d'appareils, une modification des lignes, une métamorphose de l'espace, un changement de point de vue...
juste une histoire, toute en rétention. une histoire de geste et de renoncement (une forme d'exil), de non-dit.
on se laisse quand même saisir par tout cela, malgré le manque de conviction et la langueur des plans.
j'ai vécu un étrange voyage, hors et dans le monde. dans et en dehors du film.
comme suspendu...

sensation étrange d'être juste au bord d'un film.

interview de andrei zviaguintsev.
 
CLOVERFIELD

A la base, le pitch est à peine digne d'un sous-godzilla, le genre d'histoire qui sortent directement en vidéo pour occuper les soirées pyjamas des futurs obèses anglo-saxons.

MAIS

* Le film suit une poignée de types lambda, sans héroisme ou intelligence particulière. Ils ne sauvent pas le monde. Ils ne touchent pas même une arme à feu, vous immaginez ?

* Le film est un faux film amateur - de bout en bout - un peu sur le principe du projet Blair Witch. Sauf que, contrairement à Blair Witch, ce mode filmique apporte au film - une tension, ce qui fait qu'un film vous attrape et vous garde cloué au fauteuil du début à la fin, une proximité avec les personnages qui fait que leur destin vous importe.

* Le scénariste a la gentillesse de nous épargner les explications à deux balles - le monstre est là, il est super fort, point barre. C'est le genre de point de départ tellement con que la plupart du temps, les histoires de complot gouvernemental, d'expérience qui foire ou autre qu'on nous brode dessus ne font souvent que plomber le film un peu plus.
Là, non.

* La bluette (ils sont jeunes, ils sont beaux, ils s'aiment) en filigrane n'est pas ridicule, elle est bien intégrée au reste, c'est un vrai ressort de l'histoire plutôt qu'une sorte de rajout obligatoire comme c'est souvent le cas dans le cinéma ricain.

* Les acteurs sont bons.

* Tout est efficace : pas de scène inutile, pas de longueur, pas de verbiage chiant...


BREF : un bon film - dans la catégorie "Je vais au ciné voir un spectacle qui me procure des émotions et me fait passer un bon moment"
 
un ami projectionniste a à peu de choses près le même discours que toi par rapport au film et dieu sait que ce mec est exigeant "le genre ne révolutionne rien mais la manière est efficace, ça fonctionne bien"
 
c'est un classique mais j'y peut rien...j'aime ce film
Apocalypse-Now.jpg
:love::love:

et apres avoir vu ce film, j'adhere totalement a woody allen qui dit :
"Quand j'entend du Wagner...j'ai envie d'envahir la Pologne!"
 
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Réactions: Fab'Fab
JUNO une critique ici
que je ne partage qu'a moitie.
Un "joli" film tres frais et que l'on a pas coutume de voir realise aux US, mais ne revolutionne pas grand chose surtout par rapport au sujet.
Seules la performance de l'actrice principale et la BO sont vraiment interessantes.
Bref trop gentil et trop encensse par rapport aux critiques.

Juno est sortie toute armée (pulls informes, beauté soigneusement dissimulée, maîtrise éblouissante des langues adolescent adulte) du crâne d'une scénariste débutante, Diablo Cody
C'est comment cette inconnue a put écrire un scénario et en faire un film grâce à un réalisateur, et c'est ce qui a plut aux critiques cinématographiques américaines (enfin la californienne).

Interview.
 
c'est un classique mais j'y peut rien...j'aime ce film
Apocalypse-Now.jpg
:love::love:

et apres avoir vu ce film, j'adhere totalement a woody allen qui dit :
"Quand j'entend du Wagner...j'ai envie d'envahir la Pologne!"

j'aime bien la version redux avec l'épisode de la plantation française.
très bien vu de la part d'un américain...

le film est une adaptation de au coeur des ténèbres de joseph conrad.
un récit qui se passe au congo...

2153061.jpg
 
je suis allé voir Juno cet aprem'! ce film est vraiment terrible!
j'ai trouvé ca bien fichu, agreable a regarder, et finalement, le 'probleme' est pris a l'envers, (je peux expliquer?)

j'avais regardé un telefilm 'mom at sixteen' avec Danielle Panabaker :love:, mais la, c'etait plus le probleme entre elle et ses parents, alors que la, c'est Juno (et son copain) et les parents adoptifs!
j'ai trouvé l'acteur qui joue le futur pere adoptif assez chouette, plutôt cool, et j'ai trouvé ca sympa!
finalement, le probleme, ce n'est pas la fille (et elle n'as vraiment a 100% le sujet de l'histoire) mais c'est bien les futurs parents adoptifs qui jouent un role majeur, et j'ai trouvé que le probleme pris comme ca, c'etait plus bien trouvé :)

et surtout, le fait que son copain ne la lache pas (a moitié quand meme a un moment), c'est pas mal. certaines repliques sont aussi tres chouettes,

bref, j'ai vraiment adoré!


voila :)
je pense que vais aller voir cloverfield aussi, j'en ai lu pas mal de bien!
sinon, dans Juno (bah oui :love:) j'aime bien la couleur, la musique, presque que a la guitar seche, enfin, vraiment emballé!
 
j'aime bien la version redux avec l'épisode de la plantation française.
très bien vu de la part d'un américain...

la version redux, qui, desormais, est la seule et unique version...:)

LHO a dit:
le film est une adaptation de au coeur des ténèbres de joseph conrad.
un récit qui se passe au congo...

ouai...en fait c'est une adaptation plutot large du livre..qui lui insiste sur le fait que la folie vient de l'éloignement de la "civilisation"...le livre n'aurait d'ailleurs su etre adapté a aucun autre conflit que celui du viet-nam:up:

si tu veux il y a aussi un téléfilm avec malkovitch qui est plus proche du livre

dans la meme veine de critique d'un conflit il y a dans la vallée d'elah qui traite aussi de la folie latente des soldats quand ils sont dans un environnement différent...mais bon...lui je l'ai pas vu
 
la version redux, qui, desormais, est la seule et unique version...:)



ouai...en fait c'est une adaptation plutot large du livre..qui lui insiste sur le fait que la folie vient de l'éloignement de la "civilisation"...le livre n'aurait d'ailleurs su etre adapté a aucun autre conflit que celui du viet-nam:up:

si tu veux il y a aussi un téléfilm avec malkovitch qui est plus proche du livre

dans la meme veine de critique d'un conflit il y a dans la vallée d'elah qui traite aussi de la folie latente des soldats quand ils sont dans un environnement différent...mais bon...lui je l'ai pas vu


j'ai les deux versions.

comme le capitaine willard, marlow en remontant le fleuve (congo) retrouve une forme d'humanité des origines et cette quête initiatique débouche sur l'énigmatique et mystérieux kurtz qui hante le livre autant que le film.
 
j'ai les deux versions.
a part le passage de la plantation (que le réalisateur n'a pas mis se disant que l'américain moyen ne comprendrait pas:siffle: ), quels autres passages ont ete rajoutés?

LHO a dit:
comme le capitaine willard, marlow en remontant le fleuve (congo) retrouve une forme d'humanité des origines et cette quête initiatique débouche sur l'énigmatique et mystérieux kurtz qui hante le livre autant que le film.
conrad lui aussi a remonté le fleuve pour le compte des belges..d'ou sa capacité a expliquer cette quete...
le docu congo river utilise lui aussi la trame du livre mais dans les grande largesse...

enfin apocalypse now m'a fait découvrir et apprécier la musique classique...:D
 
a part le passage de la plantation (que le réalisateur n'a pas mis se disant que l'américain moyen ne comprendrait pas:siffle: ), quels autres passages ont ete rajoutés?

de mémoire:

autre scène de duvall (surf).
l'épisode français avec la présence trouble d'aurore clément.
une scène avec les playmates.
et scène où l'on voit brando lire en pleine lumière...
 
de mémoire:

autre scène de duvall (surf).
l'épisode français avec la présence trouble d'aurore clément.
une scène avec les playmates.
et scène où l'on voit brando lire en pleine lumière...

merci:D
 
c'est marqué sur la jaquette sur les n° de chapitres :D
comme ca, tu peux choisir un playlist 'courte' ou tout ;)
tu as deux versions en une (les differentes scenes rajoutent 1h ~)
 
j'attend avec impatience la fin du mois:

après magnolia, boogie nights et punch drunk love, le nouveau film de paul thomas anderson there will be blood (sortie le 27) avec daniel day-lewis (my beautiful laundrette et my left foot) d'après le roman oil! d'upton sinclair. histoire d'un foreur devenu un magnat du pétrole. prospecteur misanthrope et cupide.
un film métaphore sur le mal originel américain.

et redacted de brian de palma (sortie le 20), sur la guerre en irak, d'après une histoire vraie (un viol perpétré par des gi à samarrah).
au départ, de palma pensait à un documentaire sur la guerre en irak constitué uniquement d'images d'archives tirées d'internet (reportages, vidéo-surveillance, journaux de soldats, séquences et photos trouvées...)
mais pour des problèmes de copyright de palma a dû fabriquer les images.

et là, c'est franchement dommage et je demande à voir.

dommage car la proposition de départ d'un de palma en artiste conceptuel (dans la lignée d'un duchamp ou d'un dan graham) et qui travaille le found-footage, c'était le film de la décennie.
mais que de palma refilme son idée de départ, après ses remakes ampoulés de hitchcock, son plan séquence inutile mais virtuose façon la soif du mal dans snake eyes (longueur de la séquence: 25 mn), me fait redouter le pire...

mais qu'un cinéaste se penche sur l'histoire récente de l'amérique m'intéresse néanmoins.

en attente...
 
magnolia.jpg


hier soir: magnolia de paul thomas anderson.

le film qui m'a fait découvrir le talent de tom cruise.
(explication: à la sortie de eyes wide shut de kubrick, la présence du couple cruise / kidman me fait y aller à reculons, c'est kubrick, on n'avait rien vu de lui depuis full metal jacket... et c'est tiré d'une nouvelle de schnitzler... le film est décevant..., le couple pas à sa place ou trop peut être ?... le scandale fait autour du film parfaitement inutile et la version américaine floutée complétement ridicule... je découvre, plus tard, la kidman dans dogville de lars van trier: magistrale. elle et le film... et je découvre tom cruise dans magnolia...).

donc un film choral, long et bavard (dans la lignée de shorts cuts de altman) et où il pleut des grenouilles...

en attente de there will be blood, son dernier film (sortie le 27).