Et si on refaisait l'histoire de l'art?

  • Créateur du sujet Créateur du sujet antoine59
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Historien de l'art, c'est me porté trop d'honneur !!! J'étudie pour, mais c'est loin d'être le cas :siffle: :D

Je connais effectivement Whistler par la force des choses (une de mes profs, Mme Enaud pour pas la citée :D , a écrits ou du moins collaborée à presque tous les ouvrages le concernant... Donc, en 4 ans, je m'en suis "mangé" du Whistler" :D :D )

L'exposition était vraiment intéressante par le lien qu'elle établissait entre ces deux artistes britanniques et Monet, réunis dans une même démarche plastique.

En ce qui concerne, ces oeuvres, le plus simple (et le plus "scientifique") est de se rapporter aux sites des musées (Si tu as la flemme, avant moi un mp, je t'enverrais un petit dossier ;) )

Allez, juste pour le plaisirs un peu d'images, que diable :D

1. Nocturnes, 1871, Tate Galery
whistler_nocturnes_s.jpg


2. The White girle ou Symphonie en blanc (plusieurs titres possibles)
whistler_symphony_1s.jpg


3. Oeuvre moins connue: Décoration pour la Peacock room
whistler_peacock_room_copy.jpg
 
[passage de serpillère suite à quelques actions de ma part : bisous by Nephou]

En ce qui concerne James McNeill Whistler voir d'autres oeuvres ici (cliquer aussi en dessous de Rose and Silver, sur More prints).
 
[passage de serpillère suite à quelques actions de ma part : bisous by Nephou]

En ce qui concerne James McNeill Whistler voir d'autres oeuvres ici (cliquer aussi en dessous de Rose and Silver, sur More prints).

Merci...
Et toi t'es quoi... aussi étudiant en histoire de l'art... ou juste amoureux... de l'art ?
C'est vraiment super de trouver des gens sensibles à l'art....
Me voilà touzému
:zen:
 
Merci...
Et toi t'es quoi... aussi étudiant en histoire de l'art... ou juste amoureux... de l'art ?
C'est vraiment super de trouver des gens sensibles à l'art....
Me voilà touzému
:zen:

Le mieux, c'est de lire tout le topic lancé par Antoine59 (Merci antoine;) ) si tu as quelques heures devant toi ! :up:

Anecdote : lors d'une soirée entre amis, un des convives lança qu'il s'offrirait bien un Mac ! Selon lui, cela faisait Artiste ! Amusante exclamation me suis-je dis. Il suffirait simplement de posséder un Macintosh pour s'autoproclamer artiste. Après tout, n'est-ce pas là une extension du geste artistique de M. Duchamp. Repris par Ernesto Neto avec la formulation suivante : "L’art est à la portée de tout le monde. Nous sommes tous des artistes et nous sommes tous des dieux."

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Ernesto Neto.

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Ernesto Neto.

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Ernesto Neto.

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Ernesto Neto.

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Ernesto Neto.
 
Ben, il faut que je t'avoue un truc, on voulait prendre le pouvoir dans le bar, tu vois, comme une insurrection graphique.

Barbara Kruger
montage texte-image pour une critique générale des médias.
travail sur le thème du corps pour en déconstruire l'image véhiculée par la société.
un déplacement du langage publicitaire dans le champ de l'art.

KrugB.gif

Barbara Kruger

kruger_bbg.jpeg

Barbara Kruger

Jenny Holzer
enseigne néon qui défile dans la ville et projection visuelle de mots ou de phrases en relation avec la mort, la guerre et le sexe.
travail sur le langage, une sémiologie du langage et sa réception dans l'espace urbain.

BuenosAires_10-08-06_PV296AD.jpg

Jenny Holzer. projection à Buenos Aires.

230.jpg

[FONT=arial, helvetica]Jenny Holzer. série des "truisms" (1977-79).

[/FONT]
Late20th53.jpg

Jenny Holzer. 1990.

Hans Haacke
artiste conceptuel, politique et polémiste qui interroge les liens entre art et société.
reflexion sur les conditions de production des oeuvres d'art.

late20th57.jpg

Hans Haacke. metro mobiltan. 1985.

hanshaackehelmsborocounir2.jpg

Hans Haacke. helmsboro. (ancien directeur de la CIA et publicitaire...)

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Hans Haacke. star gazing. 2004.
 
Si le staff de MacG ne nous prête pas son mini-bus, alors prenons la voiture…
Alain Bublex, Aérofiat 1.0
Alain Bublex, Aérofiat 2.1
Alain Bublex, Aérofiat 4.1
Alain Bublex, Aérofiat 5.1
…histoire de voir quel modèle arrive en premier à Milly la forêt.
:D :D :D :D

pour des déplacements irrationnels et rapides:
toute l'oeuvre de Panamarenko.

artwork_images_113036_79388_panamarenko.jpg

Panamarenko.

panamarenko2.jpg

Panamarenko.
 
Barbara Kruger :up:

Je l'ai découverte dans les années 80.
Voilà celui qui me paraît résumer son œuvre



selfridgesge3.jpg
 
(je ne sais pas pourquoi, je n'arrive pas à trouver une zone de texte au-dessous du tableau)

Ce que fait Barbara Kruger est très proche des ce que faisaient les Situationnistes, dans leur période "dépassement de l'art" (1958-1962) : le détournement
Mais chez elle, le détournement se fait par l'esthétisation. Ce qui la piège. Elle veut piéger le spectacle (pour parler comme Debord) en détournant ses propres images. Mais, au bout du compte, elle est reprise par le spectacle. Mais finalement, c'est ce que Debord avait prévu : la critique du spectacle serait un jour ou l'autre, un élément du spectacle
 
De quoi on parle?
Disons de l'art

Oui, merci. ;)
Mais moi, le lard, j'en parle toute la journée. Donc la question, c'est : pourquoi on en parle ici, pour qui ? Juste pour quelques uns d'entre nous, pour se dire tout le bien qu'on pense de machin et regardez celui-là qui c'est qui le connait c'est moi ?

Moi je veux bien parler d'art, mais pas seulement à ceux qui le connaissent. Je veux bien qu'on m'en parle, mais qu'on me dise pourquoi on m'en parle. Pourquoi on me parle d'untel. Quelle importance ça a pour celui qui montre.

Je crois que c'est pour ça que là, pour le moment, j'ai du mal. ;)


Beaucoup de peinture, un peu moins de sculpture et d'art-vidéo, aussi de théâtre grâce à l'Autruche
Tout ça c'est des étiquettes. ;)

Le reste des questions :

Ben, il faut que je t'avoue un truc, on voulait prendre le pouvoir dans le bar, tu vois, comme une insurrection graphique, comme ça (une vieille histoire que tu connais) :
Hmm. Vous me l'auriez demande, je vous l'aurait dit, y'a pas de quoi appuyer son pouvoir, ici. :D


Mais ceci dit, l'art, c'est aussi un discours sur le pouvoir. Et sur le monde. Et sur l'amour. Et sur le sexe. Et l'art contemporain, notamment, ne peut pas se résoudre à n'être qu'un discours sur l'art.

Tiens, moi je vais essayer de vous parler d'une seule chose, parce qu'elles me sont apparues encore hier soir :

Les Poupées d'Hans Bellmer


La plus célèbre, certainement (celle qui a inspiré Mamoru Oshi pour Ghost in The Shell, entre autres) :

29%20-%20La%20Poupee%20-%20Hans%20Bellmer.jpg


et d'autres :


29952.jpg


bellmer_torso_sm.jpg


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Elles sont quasiment toutes là. Mais les photos sont de piètre qualité.

Depuis le temps qu'elles traversent mon champ de vision, elles ne cessent de m'interroger, les poupées d'Hans Bellmer. Elles s'inspirent de l'esthétique classique de la poupée de cire, celle que toutes les petites filles possédaient ou révaient de posséder, à la fin du 19°, au début du 20°. Mais elles sont restituées, régurgitées, comme les reliquats des fantasmes de leur créateur.
Certaines portent les stigmates d'une violence qui devait être la violence projetée par Bellmer. La sienne, ou cellle de son époque.
C'est au milieu des années 30. Le surréalisme est là, et avec lui, le sexe, libéré par les années folles, est entré de plein fouet dans l'art. Un sexe différent de celui que celui que l'histoire du "Nu"* a représenté jusqu'ici. Un sexe dérangeant, beaucoup moins facile à appréhender, beaucoup plus subversif, qui ne se contente pas de montrer des corps, mais qui interroge le fait de les montrer. Et, dans le cas des poupées de Bellmer, le statut même de ce qu'il montre. Des femmes ? Ces femmes libérées des années folles, auxquelles les hommes refusent pourtant un statut d'égalité ? Des objets, des artefacts, comme des poupées gonflables avant l'heure ?
Et puis il y a cette façon de les mettre en scène. Disloquées, distordues, comme si ces corps d'albatre sortaient démembrés d'une trop longue partie de plaisir avec leur créateur.
Et pourtant, ce sont des objets. Ils n'ont de vie propre que dans la tête de celui qui les a conçu, et dans celles de ceux qui les regarde.
Je les regarde, je les connais sous toutes leurs facettes, et pourtant elles continuent à me déranger, à m'interroger. Sur moi. Sur les femmes. Sur le sexe. Sur l'art. Sur le sexe comme art. Sur l'art comme accessoire de plaisir. Sur mon propre corps.
Elles vous dérangent, vous ?












*pour ceux que cette histoire du Nu intéresse, il y a ce livre beau et très facile de Jean-Luc Nancy et Federico Ferrari, Nus sommes, la peau des images. Qui a en plus le bon goût de ne pas être cher. Très bien pour briller dans les conversations libertines, et en apprendre un peu sur le rapport de l'occidental à son corps. ;)
 
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Réactions: bompi
Barbara Kruger :zen:
Artiste américaine, procédant par des photo-montages dont la composition d'ensemble varie guère, à savoir un slogan d'interpellation frappant d'efficacité et de lisibilité sur un bandeau rouge barrant une photographie en noir et blanc, provenant des magazines presses.

Ces photo-montages sont non sans rappeler ceux les constructivistes russes tels que Rodtchenko ou encore ceux des Dadaîstes comme John Heartfield

Dans le même ordre d'idée, voir également Jenny Holzer.
jenny.jpg

Voir un excellent ouvrage :Pour un nouvel art politique: De l'art contemporain au documentaire de D. BAQUÉ.


PS: Hans Bellmer :zen:. Il est vrai que ces poupée sont dérangeantes, il mets le spectateur dans une étrange situation de malaise à propos du corps de l'enfant et la sexualité malsaine qui s'en dégage.
Approche assez intéressante de Celine Masson dans son ourvrage La fabrique de la poupée chez Hans Bellmer: le "faire-oeuvre perversif". Une étude clinique de l'objet.
 
Pour revenir au début, et à Marcel Duchamp....

0804100327042904784.jpg


Polyptyque d'Arroyo, Aillaud et Recalcati, Vivre et laisser mourrir, ou la fin tragique de Marcel Duchamp, 8 tableaux, 1965, galerie Creuze.
 
Une des oeuvres de Panamarenko me fait penser au Fantacoptère.
De toutes façons, Franquin occupe une place de choix dans l'art du XXe siècle [enfin, c'est mon opinion, bien entendu :D].

À ce sujet, je conseille aux amateurs ce livre proprement extramidable de François Rivière "Souvenirs du Vingtième Siècle". On y retrouve une galerie de vignettes ou de pages dues aux dignes représentants de la BD franco-belge des temps passés [le livre doit dater des années 80]. Rien que le bonheur de retrouver, bien imprimée, cette image de Tintin marchant dans une rue de Chine (Shanghai ? me souviens plus) ou encore quelque dessin si élégant et dynamique de Franquin.
 
Mais moi, le lard, j'en parle toute la journée. Donc la question, c'est : pourquoi on en parle ici, pour qui ? Juste pour quelques uns d'entre nous, pour se dire tout le bien qu'on pense de machin et regardez celui-là qui c'est qui le connait c'est moi ?

Moi je veux bien parler d'art, mais pas seulement à ceux qui le connaissent.

Parler d'art sur un forum accessible à tous... sur la toile... mondiale, c'est sûr que c'est pas parler d'art seulement à ceux qui le connaissent !!!

En tant que personne qui vient de découvrir ce fil... sur ce forum... ce que j'apprécie, c'est la possible découverte... d'oeuvres, d'idées, dans un contexte de partage entre personnes passionnées par un même domaine, sans volonté de vouloir convaincre...

Aussi dans ce sens, voici une première toute petite contribution: quelques informations à propos d'un artiste québécois que j'ai découvert il y a quelques mois, Claude le Sauteur.

Une vidéo qui présente son oeuvre ICI

Quelques info et une image
 
Les poupées de Hans Bellmer me font penser aux peintures et photographies de Pierre Molinier.
 
on peut parler de la puissance des oeuvres d'art.
avec Hans Bellmer, c'est toute l'oeuvre et la démarche qui est puissance.
une oeuvre qui met en jeu l'érotisme des corps et l'érotisme des formes.
avec la poupée, on peut parler de sculpture-objet et de mise en scène photographique.
les dessins mettent en évidence des formes entrelacées, enchassées créant une confusion entre l'organique et le minéral. cristallisation du désir. concrétion de formes. agglomérat de lignes qui vont de la précision anatomique à l'abstraction.
la ligne comme un flux.

j'ai découvert Hans Bellmer en lisant Georges Bataille (Hans Bellmer a illustré "l'Histoire de l'oeil" et "Madame Edwarda").

dans mon premier appartement, cette photo était en face de moi sur le mur de mon bureau...

nkbellmerdoll2.jpg

Hans Bellmer.

j'ai failli, lors d'une vente, acquérir une photo couleur vue d'en haut d'une poupée et un dessin à la mine de plomb. ces deux oeuvres ont rejoint les collections de Claude Berri. l'enchère s'est envolée et moi avec.
depuis, j'ai un sentiment de profond malaise rien qu'en entendant le nom de Berri. de plus, j'ai appris qu'il s'était séparé de la quasi totalité des photos de la poupée...

il y a beaucoup de livres sur Bellmer (plus facile à collectionner que les oeuvres d'art), sur et de lui avec notamment "La petite anatomie de l'inconscient physique" (réédité, depuis, sous le nom de "Petite anatomie de l'image"...) dans lequel il parle de l'anatomie du désir.
il y a aussi le catalogue de l'exposition de 2006 au Centre Pompidou.

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Hans Bellmer.

*****
il y a un artiste qui s'est inspiré de l'oeuvre de Bellmer:
c'est Araki.
artiste voyeur et iconoclaste. fan de bondage et de soirées imbibées.
un vrai japonais avec le Mamiya toujours autour du cou comme un appendice, une prothèse. une extension de lui-même...
mais plutôt que d'inspiration, on pourrait parler de continuité, notamment dans la série des bondages. Bellmer avait photographié sa compagne Unica Zurn ficelée...

de nombreux livres aussi (notamment aux éditions Taschen).

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Araki.