Et si on refaisait l'histoire de l'art?

  • Créateur du sujet Créateur du sujet antoine59
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En voici un que je n'aime pas ... Il a peut-être fait des choses intéressantes, un jour, mais son côté "production de masse" me déplaît suffisamment pour ne pas avoir envie de m'y intéresser.
En cela, je pense qu'il est vraiment dans son temps.
Une idée déployée à l'infini (la variété des supports aidant). Nul ? Cynique ? Les deux ?

Après quelques messages de cet acabit, concernant le travail de Ben Vautier, en premier desquels celui du regretté Pierre Restany qui considéra très tôt Ben comme un opportuniste, un amuseur public voire un brave c_o_n (et dans sa bouche cela avait une connotation positive) nous voilà finalement arrivé à Barbara Kruger.

Ce que fait Barbara Kruger est très proche des ce que faisaient les Situationnistes, dans leur période "dépassement de l'art" (1958-1962) : le détournement
Mais chez elle, le détournement se fait par l'esthétisation. Ce qui la piège. Elle veut piéger le spectacle (pour parler comme Debord) en détournant ses propres images. Mais, au bout du compte, elle est reprise par le spectacle. Mais finalement, c'est ce que Debord avait prévu : la critique du spectacle serait un jour ou l'autre, un élément du spectacle

Voici l'image qui me revient immédiatement en mémoire chaque fois que pense à cette artiste (certainement parce que c'est avec celle-ci que j'ai rencontré son travail). Et une vidéo, présentée lors d'une exposition personnelle à la galerie Yvon Lambert en 1999 : Power, Pleasure, Desire, Disgust ; Pouvoir, Plaisir, Désir, Dégoût. (désolé, pas d'images) Le texte slogan se fait voix, trois écrans (format 4 m x 3 m) projettent simultanément une succession de visages, en plans rapprochés, qui nous parlent, nous agressent frontalement. "Pour qui te prends-tu, tu n'es qu'un looser", "Ferme ta gueule", "tu me rends malade", etc…* Une demi-heure de pur plaisir, je n'ai jamais autant ris devant une œuvre de Barbara.
*Condensé d'un article d'artpress n° 246

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Barbara Kruger.

Et cette affiche de l'Internationale Situationniste qui figure en bonne place sur un des murs de la maison depuis 10 ans. Je ne me lasse pas de Guy Debord ni de son père spirituel, Isidore Isou, le fondateur du lettrisme.
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Réactions: Moonwalker
Je suis actuellement en train de préparer un projet vidéo basé sur la transcription plastique de la notion de temps (cronos) par la mise en scène (le jour et la nuit) d'un élément (naturel et/ou artificiel).

Pour le moment, mes références se limite à un film de Pierre Duty, Pierres et Claude, C'est une évocation de la célèbre serie de Claude Monet grace à La lumière qui glisse au fil des saisons sur la facade de la cathédrale de Rouen. Une vidéo de Nam June Paik, Zen for film, sur l'usure du film liée au temps de la lecture. Et le souvenir d'une vidéo d'artiste vue dans mon adolescence, d'où l'absence de repère, plan fixe d'une centrale nucléaire sur 24 heures.:siffle:

C'est pourquoi je vous demande de bien vouloir combler mes lacunes tout en permettant d'évoquer un pan de l'art vidéo ? :heu:

Merci:zen:
 
Je suis actuellement en train de préparer un projet vidéo basé sur la transcription plastique de la notion de temps (cronos) par la mise en scène (le jour et la nuit) d'un élément (naturel et/ou artificiel).

Pour le moment, mes références se limite à un film de Pierre Duty, Pierres et Claude, C'est une évocation de la célèbre serie de Claude Monet grace à La lumière qui glisse au fil des saisons sur la facade de la cathédrale de Rouen. Une vidéo de Nam June Paik, Zen for film, sur l'usure du film liée au temps de la lecture. Et le souvenir d'une vidéo d'artiste vue dans mon adolescence, d'où l'absence de repère, plan fixe d'une centrale nucléaire sur 24 heures.:siffle:

C'est pourquoi je vous demande de bien vouloir combler mes lacunes tout en permettant d'évoquer un pan de l'art vidéo ? :heu:

Merci:zen:

sur la centrale nucléaire...
rien.

sinon:
Empire de Andy Warhol. plan fixe sur l'Empire State Building depuis le coucher du soleil jusqu'à son lever.
24 hour Psycho de Douglas Gordon (projection ralentie de "Psycho" de Alfred Hitchcock pour durer 24 heures).
et quasiment toute l'oeuvre de Thierry Kuntzel et Michael Snow.
 
Empire de Andy Warhol. plan fixe sur l'Empire State Building depuis le coucher du soleil jusqu'à son lever.
24 hour Psycho de Douglas Gordon (projection ralentie de "Psycho" de Alfred Hitchcock pour durer 24 heures).
et quasiment toute l'oeuvre de Thierry Kuntzel et Michael Snow.

Merci LHO, :up:
D'emblée, je me focalise sur Empire de Andy Warhol. Mon projet correspond, dans les grandes lignes, à ce film. Par ailleurs je vais rechercher dans l'œuvre des artistes, ci-dessus cités, quels travaux vidéos peuvent correspondre le plus à ma thématique. :zen:
 
Concernant le temps et son passage, je pense tout de suite à Klaus Rink bien qu'il ne s'agit pas de vidéo, mais majoritairement de photographie
 
Concernant le temps et son passage, je pense tout de suite à Klaus Rink bien qu'il ne s'agit pas de vidéo, mais majoritairement de photographie

Merci antoine59, :up:
Pour ce projet je cherche essentiellement des références liées au médium vidéo. ;)
 
pour ceux que cela interesse:
némo #8

festival internationnal d'art numérique sur la vidéo expérimentale, le motion graphique design, l'extand cinema, l'art multimédia... et cette année le "cinéma vivant" (performance audiovisuelle) que j'ai déjà évoqué en présentant le travail de Skoltz_Kolgen, avec notamment les performances de:
Ryochi Kurokawa. Mikomikona. Adriaan Lokman + Jeroen Verheij. Otolab. Scanner + TeZ ...

il y a aussi un film de Peter Greenaway sur John Cage et Philip Glass de 1983, quasiment introuvable...

vous pouvez télécharger le programme (en PDF) sur le site du festival.
du 10 au 20 avril 2008.

ce festival est gratuit et est réparti, cette année, sur trois lieux:

L'Elysées Biarritz dans le VIII ème. (du 10 au 13).
La Bellevilloise dans le XX ème. (du 15 au 20).
Le Cube à Issy-les-Moulineaux. (du 16 au 19).


mikomikona_big.jpg

Mikomikona.

*****
si vous venez, vous pourrez me voir: je porte un bonnet rouge ou un seau sur la tête avec une hache à la main.
je serai toujours en haut des gradins. pour me voir, il faut alors se retourner...


 
Merci LHO, :up:
D'emblée, je me focalise sur Empire de Andy Warhol. Mon projet correspond, dans les grandes lignes, à ce film. Par ailleurs je vais rechercher dans l'œuvre des artistes, ci-dessus cités, quels travaux vidéos peuvent correspondre le plus à ma thématique. :zen:

The Waves de Thierry Kuntzel.
La région centrale et d'une certaine façon Rameau's nephew de Michael Snow.
 
Ça a mis du temps à me revenir mais maintenant ça y est : je sais à quoi ce fil me fait penser :)

On se croirait dans un cours d'art (avec A ou a je ne sais pas) auquel assiste Claire Fischer dans Six Feet Under. ;)
 
The Waves de Thierry Kuntzel.
La région centrale et d'une certaine façon Rameau's nephew de Michael Snow.

Oui, La région centrale correspond très bien. La perte de repère spacio-temporels générée par les mouvements de caméra s'accorde tout à fait avec l'esprit de mon projet. J'ai aussi regardé Wavelenght. Dans celui-ci, le zoom vers un point couplé au plan fixe de trois quarts d'heure montre bien la notion de temps écoulé, de par l'activité humaine gravitant dans le champ de la caméra.

si vous venez, vous pourrez me voir: je porte un bonnet rouge ou un seau sur la tête avec une hache à la main.
je serai toujours en haut des gradins. pour me voir, il faut alors se retourner...

D'ici là je continue mes recherches depuis les renseignements que tu fournis.
 
Oui, merci. ;)
Mais moi, le lard, j'en parle toute la journée. Donc la question, c'est : pourquoi on en parle ici, pour qui ? Juste pour quelques uns d'entre nous, pour se dire tout le bien qu'on pense de machin et regardez celui-là qui c'est qui le connait c'est moi ?

Moi je veux bien parler d'art, mais pas seulement à ceux qui le connaissent. Je veux bien qu'on m'en parle, mais qu'on me dise pourquoi on m'en parle. Pourquoi on me parle d'untel. Quelle importance ça a pour celui qui montre.

Je crois que c'est pour ça que là, pour le moment, j'ai du mal. ;)

Je n'ai pas l'impression que les gens qui postent dans ce fil cherchent à faire voir seulement qu'il connaissent l'art, donc qu'ils viennent ici pour se la jouer. Je pense au contraire qu'ils postent pour les raisons que tu dis ensuite. Ils parlent de ce qu'ils aiment. Ils essaient, de façon plus ou moins réussie, de dire pourquoi ils aiment telle ou telle œuvre, tel ou tel artiste. Et en définitive, cela donne une sorte de série improbable, mais finalement intéressante, où les rapport singuliers à telle œuvre se rencontrent et forment des moments de sens partagé.

C'est un peu comme lorsque tu discutais d'art avec des gens que tu ne connaissais pas au café, à l'époque où on pouvait encore y remplir les cendriers. Ils te parlaient d'un artiste. Tu le connaissais, ça faisait écho, tu en parlais à ton tour, etc. Tout cela formait une chaîne qui devenait la texture même de ta rencontre avec ces gens

Ou encore, ça me rappelle les lointaines années 70, quand tu arrivais chez quelqu'un que tu ne connaissais pas : tu jetais un coup d'œil sur sa discothèque et tu y voyais les Stooges, MC 5, le Velvet, Steve Reich et là tu te disais : "c'est bon, je suis chez un ami" :)



Hmm. Vous me l'auriez demande, je vous l'aurait dit, y'a pas de quoi appuyer son pouvoir, ici.

La référence à l'insurrection graphique, c'était pour faire une transition (super habile, non ?;)) avec Bazooka
 
The Waves de Thierry Kuntzel.
La région centrale et d'une certaine façon Rameau's nephew de Michael Snow.

:zen:

The Waves de Thierry Kuntzel, incroyable œuvre interactive à laquelle je ne peux me référer que pour le plan fixe car mon projet ne comporte pas d'aspect réellement interactif avec le spect-acteur.
Par contre, les effets de de couleurs sur l'image liés aux intonations du texte lu par le personnage filmé dans Rameau's nephew de Michael Snow cadrent tout à fait à mon sujet.

En ce qui concerne la forme de mon projet, je me souviens avoir vu en 2001 Time code de Mike Figgis dans une salle de cinéma d'art et d'essai. L'écran est divisé en quatre plans séquences d'une heure trente tournés au même moment. La technique du split screen est récurrente dans mon travail vidéo. N'ayant qu'une caméra, je n'avais jusqu'à présent pas eu la possibilité de tourner plusieurs séquences simultanément. Ce projet devrait permettre cette approche.
 

Personnellement, c'est désormais cette entame qui justement me gêne dans tout discours sur l'art en général, dans la mesure où tout discours sur l'art sera toujours personnel, subjectif et relatif.
J'aimerais juste un léger appendice, une anacrouse comme l'on dit en musique :

Pour moi, l'art c'est...

Voilà.
Bien à vous.
 
Une chose me paraît certaine : le fil a pris une orientation très (trop ?) discursive, en effet ... :)

Allez, une oeuvre qui me tient à coeur. Son origine paraîtra évidente. Sa datation m'est inconnue.

Petroglyphs_2.jpg
 
Ça ne donne toujours pas d'explication ...
Mais de quelle explication as-tu besoin?
OU quelle est ton explication, pour toi ?

Pour moi l'art c'est: la citation de Duchamp qui est dans ma signature, soit Un jeu entre tous les hommes de toutes les époques

Mais c'est pour moi... je parle juste pour moi...

Je ne prétends pas que ce soit une explication... (et il serait pas mal prétentieux celui qui prétendrait donner La EXPLICATION de ce qu'est l'art !!!!:D :D :D :D :D :D

Je ne veux pas non plus imposer cette vision comme étant LA vision.
C'est ma vision.
Mais c'est cool de rencontrer des gens qui peuvent être sensibles à cette vision.

Tout comme c'est cool quand tu rencontres des gens qui sont sensibles à des oeuvres que tu aimes bien ou à tes créations !!!

Ce que j'aime sur ce fil (que je viens de découvrir)... c'est de rencontrer et de découvrir des opinions et des sensibilités diverses. Ça me fait voir des oeuvres que je ne connaissais pas et ça me fait réfléchir à des sujets auxquels je n'aurai peut-être pas réfléchis ou alors cela me stimule à pousser ma réflexion sur des sujets auxquels j'ai déjà réfléchi.
:zen:
 
Bon ben puisque personne ne s'y met, ben je m'y colle (cf. ma proposition plus haut).

Mon petit commentaire sur cette première œuvre est bien entendu subjectif, tronqué, de mauvaise foi (si vous voulez), pas érudit, lacunaire etc. Enfin il raconte ce que je ressens et ressasse à chaque fois que je la vois, ou même que j'y pense.
J'ai découvert un jour une photo de cette œuvre en feuilletant une encyclopédie par ennui. Je devais avoir 10/11 ans. L'effet fut immédiat. Elle me reste. Elle est très connue. On pourra me taxer d'un manque total d'originalité. J'ai simplement essayé de dire avec mes mots à moi, pas avec ceux du Louvre ou de l'Education Nationale, respectables au demeurant, ce que je ressens.

lexique.jpg

Tête d’idole des Cyclades (vers 2500 ans av. JC)

Dire l’Homme en si peu, avec une telle économie de moyens : que nous reste-t-il à raconter après çà ? Recueillir le visage pour en dessiner sa Figure, ou mieux : la Figure du Visage. La force de cette œuvre ne réside-t-elle pas dans une double qualité : son universalité et son intemporalité ? Je ne connais rien de ceux qui l’ont façonnée. Je n’ai jamais mis les pieds sur les îles des Cyclades et je connais encore moins leur histoire. Est-ce si nécessaire d’ailleurs ? Cette petite sculpture me raconte ce que nous sommes, ce que vous êtes, ce que je suis dans mon apparence humaine. Apparence, face, surface : par la puissante simplicité de son expression, cette sculpture nous révèle paradoxalement la profondeur qui gît en ce que nous dédaignons trop souvent par le terme de « superficiel ». Paul Valéry ne disait-il pas que la vraie profondeur c’est la peau ?
Cette pierre blanche, cette forme tronquée et aplatie : on pourrait croire à une quasi-abstraction. Et pourtant j’ai la faiblesse de penser que n’importe quel être humain, quelle que soit son origine et sa culture, y reconnaîtrait bien une tête. C’est en s’arrachant ainsi à une figuration trop représentative de ceux qui l’entouraient, les Cycladiques de son époque, que l’artiste a atteint une forme d’universalité. C’est à croire que l’on ne dit jamais mieux les choses que lorsque l’on s’en éloigne. Abstraction / Figuration : voilà une dichotomie dont on nous a rabâché les oreilles des années et qui semble ici voler en éclat.

Alors j’entends déjà des voix me dire : « Qu’est-ce que tu en sais que c’est de l’art ? De la sculpture ? Et si ce n’était qu’un objet de culte ? Le concept d’art existait-il déjà chez les Cycladiques ?»
Moi je veux bien tout entendre. D’ailleurs je ne sais pas si « c’est de l’art » cette tête d’idole multimillénaire, comme on dirait « c’est du porc » en apportant un rôti sur la table lors du déjeuner dominical. Mais je dois vous confesser un truc : je m’en fous. J’ai décidé en toute présomption que c’en était, de l’art, et ça me suffit. Tout comme j’ai décidé que le pseudo travail de Ben Vautier, c’était de la daube. Tiens s’il y a bien un truc que ce branleur de Duchamp nous a appris, c’est quand même notre liberté individuelle totale de décider ce qui « est de l’art » et ce qui n’en est pas…
 
La pêche ce soir. Je continue.

Champaigne_Vanite.jpg

Philippe de Champaigne – La Vanité ou Allégorie de la Vie Humaine (1646) - Musée de Tessé - Le Mans

Celle-ci, elle est peut-être un peu moins célèbre que la première. Encore que… Alors là je pourrais faire mon pédant. Vous parler de ce XVIIème siècle français que j’aime tant pour ses productions architecturales, musicales, picturales et paysagères. Je pourrais glisser des allusions au Jansénisme, à Blaise Pascal (depuis le passage à l’euro on l’a un peu oublié… !). Memento mori, Vanitas. Voilà des sujets riches à exhiber comme un prêt-à-penser culturel : du bling bling intellectuel. Parce que venant de moi, je crains que cela puisse en être. Je ne préjuge pas de ce que pourraient en dire d’autres. Car ici je ne parlerai que de moi : je ne prends pas le goût des autres en otage. Donc plutôt que de vous ressortir des souvenirs de lectures mal digérées et mal comprises, je vais vous parler simplement de cette toile de Philippe de Champaigne.

Bien sûr je ne peux pas passer à côté de son titre. Et pourtant. Moi je trouve le sujet de ce tableau tout d’abord totalement incongru. « Beau comme la rencontre… ». C'est drôle, n'est-ce pas, un tel sentiment ? Je veux bien reconnaître qu’entre la fleur qui va faner et le sable qui va s’écouler, il y a la mort, le rictus grimaçant du crâne. Oui mais je suis têtu. J'y reviens : c’est bizarre ces trois choses posées les unes à côté des autres. Comme çà. En fait j’ai du mal à leur trouver un véritable lien visuel, différent du lien allégorique. Pure présentation finalement ? Et puis ce fond noir, que c’est étrange. Loin de la virtuosité du sfumato de Leonard. Plat. Totalement fermé. Plus opaque on ne peut pas. Refus même du « fond » au sens pictural, croirait-on. Mais pourtant il y a cette lumière qui vient de gauche et que la perfection technique du peintre fait briller en éclats sur le lisse du front crânien, sur le soliflore et sur les verres du sablier. Et les ombres : admirez les ombres !
S’il nous dit que le temps s’enfuit, que tout passe, que la fleur va se corrompre, que le sable va s’écouler, que même le crâne va partir en poussière, je trouve ce tableau terriblement statique. C’est très étrange comme sentiment : la fleur ne fane pas, le sable est figé, le crâne est là pour toujours. Comme éternels. Ou presque. Tous pèsent de tout leur poids, fut-il négligeable, sur cette grosse tablette de pierre un peu ébréchée et la lumière les habillent d’un éclat immatériel.
Ce que j’y vois, moi, dans ce tableau ? Un sujet qui se veut grave, certes. Et il l’est, mais par la gravité au sens premier : c'est le poids des choses, dans ce qu’il a d’immuable.