Le labo de PVPBP

:coucou: Dom

Mais la position de la tête du dauphin rajouté (pointée vers le bas) ne correspond pas à la découpe suggérée par l'ouverture rocheuse (tête relevée avec le bec pointant en diagonale vers le haut). Il devrait y avoir moyen de rectifier cette image de dauphin pour qu'il y ait "congruence" des découpes géométriques.

Possible, mais faut y passer un peu de temps... Chuis pas encore à la retraite :D
 
:coucou: Dom

Mais la position de la tête du dauphin rajouté (pointée vers le bas) ne correspond pas à la découpe suggérée par l'ouverture rocheuse (tête relevée avec le bec pointant en diagonale vers le haut). Il devrait y avoir moyen de rectifier cette image de dauphin pour qu'il y ait "congruence" des découpes géométriques.
Yaka deterrer le fil 'bidouillez-moi'
 
Possible, mais faut y passer un peu de temps..

Rhôaôôô l'aut'. Il a le temps de siffler des bières sur fond de beau quai mais pas faire se redresser un bec de dauphin-
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J'étais pas encore né. Mais j'en connais un qui l'était et qui aime l'eau, donc forcément les petits poissons z'aussi : j'ai cité jpmiss --> y'aka lui refiler le dauphin, il appréciera -
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L'espace du Labo a vu la poussière de ses paillasses secouée par un afflux récent de laborantins. J'y retourne pour remuer de l'air avec une petite prose de fin de semaine.

Je suis revenu largement en arrière dans le fil : « Postez vos plus beaux instants » pour retrouver une photo postée par SirDeck le 4 Août 2017 (page 23, message #442).

Cette photo m'avait accroché alors sans que les mots me viennent pour en dire quelque chose. Elle m'accroche toujours et curieusement les mots continuent de ne pas me venir spontanément pour la commenter. Parce que, si je suis intrigué, je ne sais toujours pas exprimer une interprétation de l'image. Peut-être parce qu'interpréter, c'est emballer dans une signification arrêtée et qu'ici, je ne parviens pas à un sens "à l'arrêt" ? - je choisis alors de narrer des associations d'idées ouvertes suscitées la photo.

SirDeck - autoportrait

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Un grand classique de la vie de couple en milieu urbain : homme attend que la femme ait effectué une démarche. Homme prostré sur le guidon d'un caddie de super-marché attendant que sa femme ait choisi des produits. Homme désœuvré planté devant la vitrine d'une boutique attendant que sa femme ressorte après avoir accompli quelque tractation qui élude sa compréhension. On est dans ce second cas : notre ami SirDeck attend, planté devant la vitrine d'un office inqualifiable, que sa femme ressorte des lieux.

Comme rien n'est plus ennuyeux que ce genre d'attente où l'on est confronté à une suspension de l'action, on cherche à tuer le temps comme on peut. Par exemple, en allumant une cigarette. Mais avec SirDeck, tout moment de suspension de l'action marque le commencement de la contemplation photographique. Il doit toujours avoir appareil en poche pour capturer comment les choses se montrent lorsqu'on est soi-même inoccupé. Et c'est le cas ici : il photographie la vitrine de son attente. Autant dire qu'il photographie une suspension du temps.

Mais elle est bien curieuse cette vitrine ! Elle reflète en partie les hautes façades de l'autre côté de la rue, en partie l'intérieur de l'office où est entrée sa femme. Ce qui montre qu'une vitre a toujours deux faces : la transparence et la réflexion. Ici la transparence est suscitée par un éclairage (dans la partie droite) en provenance de l'autre côté de la vitre (l'intérieur) ; la réflexion, par une dominance de l'obscurité régnant à l'extérieur de la vitre.

Curieux renversement : obscurité extérieure et lumière intérieure. Comme SirDeck se tient dans cet extérieur obscur, en photographiant la vitrine il photographie donc sa propre réflexion sous forme d'ombre au centre de l'image. Et c'est là qu'intervient un effet de sur-réalité : un pilier recouvert d'un miroir se trouve juste à l'intérieur du lieu, de l'autre côté de la vitrine, miroir qui bénéfie d'un éclairage latéral. Dans ce miroir vertical, se montre l'image de celui qui est en train de photographier. Elle s'y montre, parce que la réflexion lumineuse dans le miroir force la transparence de la vitrine.

Cette petite image de SirDeck reflétée de face dans un miroir montré en transparence par la vitrine, elle s'inscruste juste au milieu de l'ombre du même SirDeck réfléchie par la vitrine. En produisant des effets extraordinaires : comme j'aperçois dans le pilier-miroir une réplique de SirDeck de face, je me sens contraint perceptivement à interpréter l'ombre réfléchie dans la vitrine au centre de laquelle est incrustée cette image frontale comme s'il s'agissait d'une vue de dos du photographe. Comme si le photographe s'était à la fois photographié de face et de dos, ainsi que le figuraient les peintures cubistes.

Combien curieuse cette image frontale miniature de SirDeck : une jambe de pantalon à moitié relevée en pantalon de golf comme pour faire du vélo, un col de fourrure à moité hérissée, un objet tenu dans les deux mains réunies en coupe qui évoque aussi bien la flûte andine qu'un monstrueux pétard, et qui n'est bien sûr que l'appareil photo qui capture la scène. SirDeck a réussi à réaliser un auto-portrait triomphant du temps : l'éternel baba-cool qui est en somme son essence miniature.

Et voici que dans la transparence de la vitrine, sur la gauche, se montre sa femme en train de descendre un escalier en avançant vers le photographe. Elle avance certes, mais ce n'est pas pour autant qu'on l'avise de face, car un jeu de réflexions lui vole le visage et la réduit elle-même à une ombre : elle avance donc à reculons.

Des hampes de végétation se montrent dans cette vitrine "totale", sans que je puisse décider s'il s'agit de plantes intérieures vues en transparence ou de plantes extérieures vues en réflexion.

J'ai évoqué les peintures cubistes. Eh bien ! en voilà une en photographie. Avec toutes les surimpositions de plans auxquelles se plaisaient les peintres de ce courant. Il règne dans cette image une grande sobriété du nombre de couleurs qui se composent dans un ensemble trés agréable à l'œil, ce qui renforce l'impression de peinture.

Et toujours mon regard voyageur de l'image se trouvant ramené à ce quasi "trou de serrure" médian : cette image miniature de l'auteur dans son rectangle de miroir vertical , incrustée dans la forme opaque de son ombre reflétée - oui, comme une esse rectangulaire an centre de ce qui prend le contour d'un instrument à cordes ancien.

Il doit y avoir une clé ici. Mais je n'ai pas la clé de cette serrure. Ce que j'aurais voulu dire - je le comprends à présent : j'ai échoué à le dire. Je n'ai pas réussi à dire ce que je sentais le besoin de dire. Je viens donc de faire le récit d'un échec.
 
L'espace du Labo a vu la poussière de ses paillasses secouée par un afflux récent de laborantins. J'y retourne pour remuer de l'air avec une petite prose de fin de semaine.

Je suis revenu largement en arrière dans le fil : « Postez vos plus beaux instants » pour retrouver une photo postée par SirDeck le 4 Août 2017 (page 23, message #442).

Cette photo m'avait accroché alors …

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Vivian Maier

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Jean-Christophe Béchet

et tant d'autres…
 
Ceci n'a pas été voulu...
À l'époque de l'argentique, il m'arrivait de changer de pellicule selon mes besoins. Pour ça, je rembobinais et notais le n° de prise de vue pour recharger la pellicule inachevée. Pour celle-ci je n'ai pas noté et déclenché le nombre de PV de mémoire (tout ça en prenant bien soin à ne pas réexposer les PV déjà flashées. Résultat, une surimpression bien surprenante... :snaphappy:

 
Il ne sera pas dit que le jpmiss de Noël :

Jean-Paul Mission : Nocturne au Plateau de Calern

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n'aura pas droit au maco de Noël. « Ou l'inverse » - bien sûr - « ou l'inverse » !

Un des traits de l'art phographique de Jean-Paul me paraît sa capacité à créer un effet de « profondeur » dans l'image. En Latin, l'adjectif qui désigne la profondeur est « altus » - un mot intéressant parce que la profondeur en question vaut aussi bien en direction du "haut" que du "bas". La profondeur de la mer invite l'œil à s'enfoncer indéfiniment vers le bas, tandis que la profondeur du ciel l'amène à s'élever indéfiniment vers le haut. Ambiguïté fondamentale de la profondeur.

Cette image de Noël, elle me donne précisément cette impression de "double profondeur".

En direction du haut, bien sûr : le regard suit naturellement le faisceau lumineux de la frontale du personnage en direction de la profondeur du ciel nocturne (nous sommes sur le plateau d'un observatoire des étoiles, après tout). Ce mouvement lumineux vers le haut ouvre la profondeur du ciel constellée d'étoiles : une vastitude infinie et une multitude infinie.

Mais en direction du bas par une sorte de contre-coup de cette profondeur du ciel nocturne. Oui : je perçois un immense reflux qui fait paraîtrre notre personnage comme occupant un fond - le fond d'une profondeur abyssale. D'un seul coup, l'image se métamorphose : voici l'habitant d'une station sous-marine sorti de son habitacle en combinaison de plongée, en train de diriger le faisceau de sa frontale en direction de la surface de la mer. Ce qui le fait d'autant mieux paraître enfoncé profond, très profond, dans une dimension d'abîme marin, loin, très loin du havre constitué par l'atmosphère vitale d'une surface infiniment reculée là-haut, tout là-haut.

La phrase de Nietzche : « Si tu regardes l'abîme, l'abîme aussi te regarde » s'applique ici. Si tu diriges ton regard en direction de la profondeur du ciel, le point de vue du ciel te plonge en retour dans la profondeur de l'abîme : l'abîme de la mer. Si tu regardes les étoiles, les étoiles te plongent au fond des eaux. Depuis ce fond de la mer, elle paraissent en suspension dans une infinité liquide comme des particules neigeuses de plancton marin. Elles ne cessent pas de pleuvoir sans jamais tomber.

Regarder là-haut équivaut à se voir ici-bas. Je me suis plu à dire dans plusieurs commentaires antérieurs de ses photos que Jean-Paul trouve l'eau partout, pas seulement en bord de mer mais aussi bien dans le désert qu'ici sur un plateau aride. C'est qu'il trouve la profondeur partout - la double profondeur : l'altitude ouvrant l'abîme. « Ou l'inverse » ! Reflux de la profondeur : sentiment océanique.
 
ça mérite des explications en cuisine ça…
:zen:
Rien de bien compliqué, l'essentiel est fait "in camera" (2 frontales en mode lumière rouge sur les yeux et zou). Seul le faisceau LASER et fait sous photoshop.
L'image sans le rayon:
 

Fichiers joints

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Réactions: SirDeck et pouppinou
Comment définir le beau... quand quelqu'un maitrise son art, il devient artiste et crée le beau.
@jpmiss est un artiste. :merci:
 
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Réactions: jpmiss
Merde alors je m'attendais à une dissertation sur une éjaculation optique ou un truc du genre...
Je suis un peu déçu.

Hé ! hé ! tout se passe comme si maco n'avait commenté que l'image originale en faisant abstraction de la retouche aveuglante du rayon. Et comme si Jean-Paul, en déballant le maco de Noël, était tombé sur les œuvres complètes de Kierkegaard à la place du roman libertin espéré faire bosse dans sa pantoufle.

Mais de la même façon que Jean-Paul a retouché à la photo originale, maco peut rajouter au commentaire initial. Rajouter dans la truculence, là où Jean-Paul a fait intervenir une retouche facétieuse inédite dans sa production. Pour cela nul besoin de faire des efforts dans l'abstraction, puisque la retouche tend directement la perche aux associations d'idées.

Allons ! je repars de mon histoire de la profondeur - notre homme qui regarde le fond du ciel en subit par contrecoup le reflux : une submersion de l'infini qui le renvoie à sa petitesse en lui donnant l'impression d'être un minuscule scaphandrier du fond de l'océan : le sens de l'ici-bas. Quand même (se dit Jean_Paul) je ne vais pas servir aux spectateurs un tableau aussi lugubre de la condition humaine le jour de Noël ! Non : je vais rajouter cette dimension de "nique_l'amer" que l'homme sait si bien faire intervenir partout.

Et hop ! voici que fuse du personnage vers le haut une giclée blanche bien rectiligne en signe de défi comique au cosmique. Il n'y a qu'à laisser jaillir les associations d'images, puisque leur est tendue une si belle gaule. 2001 Odyssée de l'Espace : vas-y, homme-singe, lance-le ton os blanc vers les étoiles et vois-le devenir en montant une navette spatiale ! Lebrac, arque le torse et bombe l'abdomen pour émettre le jet d'urine le plus droit et le plus long dans les pissotières de l'École de Longeverne ! Et toi, samouraï, dont un coup de katana horizontal vient de décalotter bien nettement le haut du crâne, fais gicler ton fluide vital vers le haut comme une lance à incendie, conformément au fantasme d'une pressurisation qui n'attend qu'un trou dans l'enveloppe pour pisser un jet de sang à la verticale ! Cyclope, en arrachant le pieu planté par « Personne » dans ton œil unique, laisse jaillir ton ire rugissante dans la nuit ! Amant, émets ton jet de semence blanche dans le sein nocturne de la propagation !

Aha ! « Non olet ! » (ça ne sent pas) - s'écriait l'empereur Vespasien en reniflant l'argent tiré du droit de faire jaillir l'urine latine dans les pissotières de son invention. Ainsi en va-t-il de la technologie moderne (et de la science qui la fonde) sous toutes ses formes : métaphore aseptisée des jets d'os primitifs, des jets d'urine de l'enfance, des jets de sang de la mort, des jets de rage de la fureur, des jets de sperme de l'amour. Non olet ! à l'image de l'informatique toute entière : giclette émettant une version aseptisée du projectile, de l'urine, du sang, de la colère ou du sperme : l'essaimage pâle des données.

Sur le plateau de Calern, qui accueille un observatoire des étoiles en vue de collecter des informations, le regard aseptisé se voit ramené à sa source comique : la giclette du nique_l'amer.

Voie lactée ô sœur lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des corps blancs des amoureuses
Nageurs morts suivrons-nous d'ahan
Ton cours vers d'autres nébuleuses
 
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