A
Anonyme
Invité
Vous n'y êtes pas du tout, mais alors pas du tout du tout... Comme c'est souvent le cas, la réalité est pourtant fort simple.
Comme je vous le racontais, le train s'était arrêté une vingtaine de minutes dans une petite bourgade. Cette halte prolongée me sembla curieuse, mais je n'y prêtai pas plus d'attention que cela. Ce que j'ignorais alors et que je n'allais pas tarder à découvrir à mes dépens, c'est qu'à cet endroit le train se divisait en deux. Une partie se dirigeait vers Chichester où se trouvait notre pension, et l'autre... L'autre non. Aussi, vous imaginez ma surprise quand, arrivé au terminus, je descendis sur le quai de la gare de Brighton.
Je fus alors d'un flegme qui aurait fait la fierté de n'importe quel Anglais. Bien loin de paniquer, je regardai les horaires affichés au mur, en quête d'un autre train susceptible de m'amener enfin à la destination voulue, et y trouvai mon bonheur. Par chance, il ne me faudrait attendre qu'une petite demi-heure avant qu'un train pour Chichester se présente. Je décidai donc d'occuper ce bref laps de temps en téléphonant à la pension où, j'en étais sûr, Christophe se morfondait en mon absence. Or, erreur impardonnable, je n'avais pas sur moi le précieux numéro. Je fis alors ce que quiconque fait en pareil cas dans un pays civilisé : je téléphonai aux renseignements.
Il y a fort à parier qu'aujourd'hui encore une opératrice en fin de carrière fait marrer ses collègues de bureau en leur racontant le coup de fil du frenchie de Brighton. Car n'ayant pas sur moi de quoi prendre des notes, deuxième erreur, je lui fis répéter une bonne vingtaine de fois le numéro, chaque fois plus lentement que la fois précédente, de manière à le mémoriser avant de raccrocher. Elle fut tout à fait charmante et compréhensive et, en me souvenant de cet appel désespéré, je mesure combien il était agréable d'avoir à faire à une personne plutôt qu'à une machine comme c'est à présent le cas. On a beau dire, l'être humain a parfois du bon.
Quand nous eûmes terminé, je téléphonai aussitôt à Christophe. On décrocha et une voix féminine me répondit. Je reconnus aussitôt la pensionnaire écossaise dont j'ai plus haut vanté la chevelure. Perdant toute contenance et ne sachant trop que lui dire, je lui baragouinais : "Here is Xavier", espérant qu'elle me reconnaîtrait. Et là, vous ne devinerez jamais...
Comme je vous le racontais, le train s'était arrêté une vingtaine de minutes dans une petite bourgade. Cette halte prolongée me sembla curieuse, mais je n'y prêtai pas plus d'attention que cela. Ce que j'ignorais alors et que je n'allais pas tarder à découvrir à mes dépens, c'est qu'à cet endroit le train se divisait en deux. Une partie se dirigeait vers Chichester où se trouvait notre pension, et l'autre... L'autre non. Aussi, vous imaginez ma surprise quand, arrivé au terminus, je descendis sur le quai de la gare de Brighton.
Je fus alors d'un flegme qui aurait fait la fierté de n'importe quel Anglais. Bien loin de paniquer, je regardai les horaires affichés au mur, en quête d'un autre train susceptible de m'amener enfin à la destination voulue, et y trouvai mon bonheur. Par chance, il ne me faudrait attendre qu'une petite demi-heure avant qu'un train pour Chichester se présente. Je décidai donc d'occuper ce bref laps de temps en téléphonant à la pension où, j'en étais sûr, Christophe se morfondait en mon absence. Or, erreur impardonnable, je n'avais pas sur moi le précieux numéro. Je fis alors ce que quiconque fait en pareil cas dans un pays civilisé : je téléphonai aux renseignements.
Il y a fort à parier qu'aujourd'hui encore une opératrice en fin de carrière fait marrer ses collègues de bureau en leur racontant le coup de fil du frenchie de Brighton. Car n'ayant pas sur moi de quoi prendre des notes, deuxième erreur, je lui fis répéter une bonne vingtaine de fois le numéro, chaque fois plus lentement que la fois précédente, de manière à le mémoriser avant de raccrocher. Elle fut tout à fait charmante et compréhensive et, en me souvenant de cet appel désespéré, je mesure combien il était agréable d'avoir à faire à une personne plutôt qu'à une machine comme c'est à présent le cas. On a beau dire, l'être humain a parfois du bon.
Quand nous eûmes terminé, je téléphonai aussitôt à Christophe. On décrocha et une voix féminine me répondit. Je reconnus aussitôt la pensionnaire écossaise dont j'ai plus haut vanté la chevelure. Perdant toute contenance et ne sachant trop que lui dire, je lui baragouinais : "Here is Xavier", espérant qu'elle me reconnaîtrait. Et là, vous ne devinerez jamais...