Le labo de PVPBP

C'est possible


Bonjour,

non cela ne fonctionne plus maintenant et c'est pire que l'originale, il y a un déséquilibre ; une lourdeur insupportable sur la droite, l'harmonie est cassée, alors que dans le premier jet celle-ci était juste ennuyée par une masse sombre au premier plan sur la gauche.

Cordialement.
 
Bonjour,

Tu rigoles, tu ne sais pas ce que c'est qu'utiliser une perspective ? La masse importante à droite est blanche et plus légère que le bleu à gauche, ce qui équilibre. Pour t'en convaincre regarde cette lecture en niveaux de gris ce qu'il faut souvent faire dans toute composition graphique et pas focément en photo. Et si tu n'aimes pas, les coups et les douleurs c'est selon les gens... :D

Bien cordialement.


PS : moi à l'origine je ne la trouve pas terrible terrible cette photo, mais comme tu as demandé à l'arranger...
 
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Bonjour,

non cela ne fonctionne plus maintenant et c'est pire que l'originale, il y a un déséquilibre ; une lourdeur insupportable sur la droite, l'harmonie est cassée, alors que dans le premier jet celle-ci était juste ennuyée par une masse sombre au premier plan sur la gauche.

Cordialement.

Bonjour,

Tu rigoles, tu ne sais pas ce que c'est qu'utiliser une perspective ? La masse importante à droite est blanche et plus légère que le bleu à gauche, ce qui équilibre. Pour t'en convaincre regarde cette lecture en niveaux de gris ce qu'il faut souvent faire dans toute composition graphique et pas focément en photo. Et si tu n'aimes pas, les coups et les douleurs c'est selon les gens... :D

Bien cordialement.
PS : moi à l'origine je ne la trouve pas terrible terrible cette photo, mais comme tu as demandé à l'arranger...

Et en carré… ça donnerai quoi ? :p
 
Et en carré… ça donnerai quoi ? :p

Le format marine c'est un ratio de 1 : 1,618
Le format paysage c'est 1 : 1,414
Et le format figure c'est 1 : 1,21

Là faudrait choisir en le format marine et paysage pour être raccord. ;)
 
mmm… mmm…


J'ai fait cette photo hier soir, après la tombée de la nuit, dans la forêt. Les contrastes sont très importants, et j'ai une partie de la photo qui est brulée. Pas uniquement le halo du feu, mais aussi le tronc à gauche.
Pour le cadrage, ça part de l'impératif d'avoir un halo, et donc de mettre le feu derrière un tronc. D'ou le tronc qui est presque au centre de la photo. Et puis, il y a des arbres partout. Incroyables.

J'étais déjà à -2/3 ev et pourtant… pas assez pour baisser la sensibilité (6400 ISO / ƒ1.4 / 1/40). J'essayerai bien à -1 1/3 ev la prochaine fois.

C'est fait à main levé, donc j'en suis quand même plutôt content. C'est bougé, mais ça ne se voit pas une fois réduit).
J'ai la solution du trépied, mais ça donne moins de possibilité dans un cas comme ça (le tracteur bouge pas mal).

Bref, des conseils pour faire la même chose avec un peu moins de brulé ?

P.S pour lancer marcomaniac… les couleurs sont les mêmes que sur la pochette de A Bigger Bang !
 
Dernière édition:
On s'en fou du brûlé sur ce type d'image non ?

Après, techniquement, pour éviter ça, il n'y a pas 36 solutions : Augmenter la dynamique.
Soit tu investis dans un apn avec un capteur qui a plus de dynamique, mais ça restera limité
Soit tu utilises le mode braketing de ton apn en mode rafale en faisant varier d'1EV à chaque fois. Au développement tu actives la fonction HDR (LR propose ça de manière native) pour obtenir une image avec la dynamique que tu cherches.

Ton problème est le problème de base depuis le début de la photographie. Soit le ciel était blanc, soit le sol était noir. La solution était déjà de prendre 2 photos, une pour le sol et une pour le ciel et de monter sous l'agrandisseur les deux expositions pour obtenir un tirage qui se tienne.
 
On s'en fou du brûlé sur ce type d'image non ?
Oui, mais ça n'empêche pas de poser la question ;)

Après, techniquement, pour éviter ça, il n'y a pas 36 solutions : Augmenter la dynamique.
Soit tu investis dans un apn avec un capteur qui a plus de dynamique, mais ça restera limité
Soit tu utilises le mode braketing de ton apn en mode rafale en faisant varier d'1EV à chaque fois. Au développement tu actives la fonction HDR (LR propose ça de manière native) pour obtenir une image avec la dynamique que tu cherches.

Ton problème est le problème de base depuis le début de la photographie. Soit le ciel était blanc, soit le sol était noir. La solution était déjà de prendre 2 photos, une pour le sol et une pour le ciel et de monter sous l'agrandisseur les deux expositions pour obtenir un tirage qui se tienne.

Attention, je ne cherche pas à avoir une image parfaitement exposée ou il n'y a plus cet effet d'éclat !

J'essayerai le bracketing la prochaine fois, juste pour voir ce que ça donne.
L'appareil à justement suffisamment de dynamique et de manière générale je n'utilise que très rarement le bracketing.
 
Et le format raw natif c'est pas mal aussi. C'est quoi ton APN ?
 
Ah. Pour moi, le RAW, c'était une évidence. Je ne comprends toujours pas à quoi sert le jpeg sur un apn :siffle:

Ce type de scène présente une dynamique trop forte pour les capteurs actuels (qui sont pourtant supérieurs au film). Après, une fois avoir composé une image HDR, on la tire comme on le souhaite. On peut choisir d'avoir de fortes hautes lumières et des ombres denses. Mais cette fois on gardera des détails dans les hautes lumières comme dans les basses lumières.

Il y a également d'autres solutions à explorer.
Utiliser un profil à courbe linéaire. En effet, les courbes appliquées lors du passage en gamma 2 lors de la derawtisation sont franchement en S. Elles écrasent donc les hautes et basses lumières, d'où une perte de détails dans les ombres et les hautes lumières.
Utiliser une technique de… photographe :p Il s'agit d'être là au moment où la dynamique est moins forte, lorsque le ciel est encore éclairé. Son degré d'éclairage doit être adapté à la lumière artificielle présente. Il y a un moment où l'équilibre se fait.
 
Il arrive un moment où, pour atteindre une exigence de qualité contrariée par de grands écarts de valeurs, on soit obligé d'utiliser des logiciels de développement performants (LR ou PS). Pour ma part je préfère PS parce que je travaille beaucoup avec les masques, un peu en HDR mais pas trop, ça pique les yeux. La qualité d'une photo tient surtout dans le discours qu'elle tient et dans l'histoire qu'elle raconte. Il m'arrive de vendre des photos et ce ne sont pas toujours les plus chiadées. Et puis, j'ai des restes de chambre noire... :snaphappy:
 
LR permet le masquage ;) C'est plus comme des U-point et ça n'a pas la précision de PS, mais ça agit sur le RAW. C'est donc intéressant lorsque l'on travaille à la limite des capacités du fichier.
Pour ce qui est du HDR, pour que ça pique les yeux, il faut le faire exprès ! JP a montré des traitements HDR très naturels. Par défaut le mode HDR de LR est plutôt naturel également (si tu mets tout les potar à 0 lors du développement c'est carrément plat)
:zen:
 
Et le format raw natif c'est pas mal aussi. C'est quoi ton APN ?
Un D800.

Ah. Pour moi, le RAW, c'était une évidence. Je ne comprends toujours pas à quoi sert le jpeg sur un pan :siffle:
C'est du RAW. Mais en 12 bit compressé sans perte. Parce que sinon, voilà le poids :siffle:

A 6400 ISO la dynamique est réduite, ça me fait des trucs un peu laids dans les extremes.

Ce type de scène présente une dynamique trop forte pour les capteurs actuels (qui sont pourtant supérieurs au film). Après, une fois avoir composé une image HDR, on la tire comme on le souhaite. On peut choisir d'avoir de fortes hautes lumières et des ombres denses. Mais cette fois on gardera des détails dans les hautes lumières comme dans les basses lumières.

Il y a également d'autres solutions à explorer.
Utiliser un profil à courbe linéaire. En effet, les courbes appliquées lors du passage en gamma 2 lors de la derawtisation sont franchement en S. Elles écrasent donc les hautes et basses lumières, d'où une perte de détails dans les ombres et les hautes lumières.
Utiliser une technique de… photographe :p Il s'agit d'être là au moment où la dynamique est moins forte, lorsque le ciel est encore éclairé. Son degré d'éclairage doit être adapté à la lumière artificielle présente. Il y a un moment où l'équilibre se fait.

J'avais déjà entendu parler des profils linéaires mais je n'ai jamais essayé car j'ai toujours été satisfait du résultat que j'ai eu pour les autres photos. Je vais regarder ça ce week-end. C'est l'occasion d'essayer.

Quant à être là au bon moment, ce n'est pas toujours possible.
Par exemple, là je suis passé dans la forêt, j'ai vu de la lumière, je me suis garé et j'y suis allé. Difficile de planifier.
Après, je surveille le temps, mais pour ça, il faut à peut près que je sache où aller ;)

Il arrive un moment où, pour atteindre une exigence de qualité contrariée par de grands écarts de valeurs, on soit obligé d'utiliser des logiciels de développement performants (LR ou PS). Pour ma part je préfère PS parce que je travaille beaucoup avec les masques, un peu en HDR mais pas trop, ça pique les yeux. La qualité d'une photo tient surtout dans le discours qu'elle tient et dans l'histoire qu'elle raconte. Il m'arrive de vendre des photos et ce ne sont pas toujours les plus chiadées. Et puis, j'ai des restes de chambre noire... :snaphappy:

Le HDR, je n'ai jamais essayé, mais j'ai déjà pris des photos pour en faire au cas ou l'exposition nominale n'aurait pas été correcte.
Bien d'accord sur ce raconte la photo par rapport à la technique !

LR permet le masquage ;) C'est plus comme des U-point et ça n'a pas la précision de PS, mais ça agit sur le RAW. C'est donc intéressant lorsque l'on travaille à la limite des capacités du fichier.
Pour ce qui est du HDR, pour que ça pique les yeux, il faut le faire exprès ! JP a montré des traitements HDR très naturels. Par défaut le mode HDR de LR est plutôt naturel également (si tu mets tout les potar à 0 lors du développement c'est carrément plat)
:zen:

Les U-point étaient bien plus avancés pour la selection que le coup de pinceau de LR.
Après, le pinceau c'est super rapide et sur une zone qui n'est pas limitée ni radiale.
 
Contrepoint dominical : vous reprendrez bien un peu de rhétorique ?

Imaginons que nous regardions un paysage : qu'est-ce que nous voyons ? Les choses mêmes, c'est-à-dire des figures colorées distinctes qui s'étagent dans une profondeur d'espace - avons-nous envie de dire. Ttt ! Ttt ! répondent les peintres Impressionnistes - cette délimination des couleurs dans des figures distinctes, et cet étagement en profondeur, n'appartiennent pas aux « phénomènes » en eux-mêmes (ce qui se présente ou ce qui se donne tel quel) ; mais provient d'une construction intellectuelle automatique de notre esprit : nous délimitons les couleurs dans des figures identifiables, et nous étageons ces figures dans une perspective d'espace en profondeur. Pour prendre une image : nous voyons toujours « à travers une vitre », sans nous apercevoir qu'il y a une vitre.

Les Impressionnistes peignent alors en « enlevant la vitre » (les projections intellectuelles de notre esprit) : plus de figures délimitées, plus de profondeur d'espace perspectif. Rien qu'un plan de couleurs sans délimitations nettes : une brume, ou un brouillard coloré où les teintes sont animées de vibrations. Lorsque Renoir regarde sa femme assise dans l'herbe d'un pré, il voit le blanc de la robe et le rosé du visage vibrant égalitairement parmi les tâches florales dans un plan sans discrimination. Ôtée la vitre intellectuelle créant la séparation des choses et la profondeur de la perspective, reste la vibration plane du phénomène coloré destinée à susciter une émotion sensible pure, désintellectualisée.

Je viens de tenir ce petit discours pour tenter d'appréhender cette surprenante photo des «Cimaises» qui se présente comme un tableau :

SirDeck : Voir

_DSF0828.jpg


Cette photo a tout d'un manifeste « post-impressionniste ». De l'impressionnisme, nous avons la « matière » colorée : le brouillard tachiste refusant la délimination distinctive des figures et la profondeur de l'étagement en perspective. Un Renoir ou un Monet. Le « tableau » est donc impressionniste. Mais il y a une différence extraordinaire : c'est que la « vitre » n'a pas disparu ! Elle est là, la fameuse « vitre », que les impressionnistes supprimaient de leurs tableaux, avec une innovation : c'est qu'à la différence de la perception ordinaire, où cette « vitre » de la construction intellectuelle des phénomènes en « choses » n'apparaît pas, tellement elle est « naïve » ; dans le tableau de SirDeck la « vitre » est rendue visible : elle se montre en tant que « vitre ».

SirDeck pratique un art « savant » : les images ne montrent pas un simple « contenu » d'objet, elles montrent comment procède la perception des objets : la « forme » de leur perception.

Donc notre tableau floral impressionniste apparaît derrière une « vitre » qui se montre. Pour faire voir une vitre, alors qu'une vitre par définition est transparente, c'est-à-dire laisse voir sans être vue, on peut la montrer délimitée dans un cadre de fenêtre. Ce n'est pas le cas ici : si la vitre se montre, c'est qu'elle n'est pas transparente. Manifestement, elle est de verre parfaitement lisse du côté du sujet qui regarde ; par contre, elle est granuleuse, dans une version micropointillée de verre cathédrale, du côté de l'objet qui est regardé.

Allons un peu plus loin : le tableau impressionniste des taches florales planes et floues, rien de permet de dire qu'il est « au-delà » de la vitre (car ce serait restituer une profondeur d'espace de l'autre côté de la vitre). Non : je peux très bien me figurer qu'il se peint à même la surface granuleuse qui fait l'autre côté de la vitre. La combinaison de granulosité vitreuse et de brouillard coloré donne l'impression de véritables « empreintes digitales » florales de l'autre côté de la vitre. Le « phénomène » touche la vitre et y laisse l'empreinte de ses « doigts ». Est-ce le phénomène intrinsèquement qui est flou ? Est-ce le revers de la vitre qui est granuleux ? La photo montre cette ambivalence en la laissant dans l'indécidé.

Ce que décide, par contre, cette photo, c'est qu'il y a toujours une « vitre ». Les Impressionnistes croyaient pouvoir « toucher » la vibration colorée du phénomène dans une « émotion pure » dépouillée des constructions de l'intelligence (en quoi ils étaient tous bergsoniens). SirDeck montre exactement l'inverse dans cette photo : les émotions suscitées par la vibration colorée du phénomène, elles se peignent toujours, dans une espèce de granulosité, de l'autre côté de la vitre de l'esprit : son «revers » sensible.

Mais la « vitre » a un « avers », qui, lui, est parfaitement lisse. L'esprit se rend compte du caractère lisse de l'« avers » de la « vitre », parce que précisément son « revers » est brouillé : un tableau sensible se peint, en mode impressionniste, à même la granulosité vitreuse. Ce « revers » brouillé du sensible permet précisément à l'esprit d'apercevoir la limpidité de l'« avers » de la « vitre ». Appréhendant cette limpidité de la « vitre » de son côté propre, l'esprit se comprend comme une « intelligence libre ». Là est la « profondeur » fondamentale de l'« espace » : elle n'est pas là-bas, comme une perspective d'accueil des choses opaques d'un monde ; elle est ici, en tant que dimension sans fin de la liberté intelligible.

Une étonnante « douceur » émane de cette photo, qu'aucun tableau impressionniste n'a jamais eue. Il y a toujours (je trouve) dans les toiles impressionnistes un tohu-bohu sensible opaque : ces nymphéas, ces bals musettes, ces cathédrales - combien ils me « répugnent à l'esprit », avec cette matière inintelligible de couleurs dont aucune vibration n'allège l'absurdité brute et sur laquelle s'empâte mon émotion de malaise. Au contraire, ce tableau impressionniste peint de l'autre côté de la « vitre », combien sa vibration colorée m'est légère, paisible, car de ce côté-ci de la vitre, son côté lisse, mon esprit se meut dans la pure sérénité de la liberté : la dimension de l'« Idée ».
 
Dernière édition par un modérateur:
une émotion sensible pure, désintellectualisée
Pas tant que cela, ha ha !
Il y a toujours (je trouve) dans les toiles impressionnistes un tohu-bohu sensible opaque : ces nymphéas, ces bals musettes, ces cathédrales - combien ils me « répugnent à l'esprit », avec cette matière inintelligible de couleurs dont aucune vibration n'allège l'absurdité brute et sur laquelle s'empâte mon émotion de malaise.

Je ne suis pas du tout d'accord ! Ou plutôt, je suis prêt à croire à cette couche de malaise qui recouvre ton émotion, si tu fais partie des heureux possesseurs d'un — ou soyons fou plusieurs — tableaux originaux de maitres impressionnistes. Dans le cas contraire, toi comme moi n'avons que de rares occasions d'aller contempler ces œuvres au musée, nous nous contentons donc de reproductions imprimées. Alors là, oui, je peux entendre ce discours sur la matière, la vibrance, l'émotion, le malaise. Mais lorsque tu te retrouves en face de l'original, tout ça ne tient plus. L'œil retrouve toute latitude pour intellectualiser l'image, le sujet peint sur la toile. Les émotions reviennent, resurgissent d'un coin oublié, d'un tiroir trop longtemps resté clos. Le regard du peintre, la gestuelle de l'ouvrage et la plastique du sujet s'étalent avec force et procurent un sentiment de beauté très « colorée », si tu veux mon avis. ;)
 
Ceci dit, j'aime beaucoup cette image de SirDeck ! :oops::D;)
 
Les émotions reviennent, resurgissent d'un coin oublié, d'un tiroir trop longtemps resté clos. Le regard du peintre, la gestuelle de l'ouvrage et la plastique du sujet s'étalent avec force et procurent un sentiment de beauté très « colorée », si tu veux mon avis. ;)
Tu me donnes envie de retourner à Marmottan ou à Orsay :coucou::merci:
 
C'est marrant, en vous lisant, je me suis rendu compte que j'étais allé voir une expo autour du moment de cette prise de vues. Je fouille dans LR et :
plancheC.jpg


Les amateurs reconnaîtront les tableaux (j'adore ses chats et leurs attitudes plus réalistes que sur n'importe quelles photos). Mais comment une expo vue après la prise de vues a pu influencer cette dernière ? Comme vous le savez, Einstein comme le Dalaï-lama nous disent que le temps est relatif ou qu'il est une construc… J'déconne. Lorsqu'il y a une telle exposition, la communication qui l'entoure nous baigne littéralement dans l'œuvre.
Et puis, le hasard bien sûr ; Il n'y a jamais autant de buée sur la vitrine de cette fleuriste que j'affectionne.
 
J'avais commenté naguère à la ☞page 36☜ du «Labo» (message #712) la photo d'Yvos ci-dessous :​

10562183505_c738d72cd8_c.jpg

Ce qui m'avait alors frappé (en résumé) est le fait que l'enfant de l'avant-plan s'avançait, sur la surface mouillée de la plage, vers ce qui lui paraissait un horizon ouvert de la mer et du ciel ; tandis que la silhouette adulte de l'Autre, dos tourné à cet horizon apparent, le renvoyait à un statut de décor de théâtre peint en trompe-l'œil : une toile verticale figurative de mer et de ciel, le véritable spectacle se situant à rebours en suivant la direction inverse du regard de ce personnage : là où je me trouve précisément, moi qui regarde dans le même sens que l'enfant, si seulement j'étais capable de me retourner pour voir ce à quoi je tourne le dos...

Eh bien ! la dernière photo qu'Yvos a accroché aux «Cimaises», ne voilà-t-il pas qu'elle reprend, syntaxiquement, cette mise-en-scène d'une grande rigueur formelle, en en faisant varier les éléments du décor ?

21000930855_217ab12b98_c.jpg

Nous retrouvons, en effet, la bipartition fondamentale : avant-plan horizontal / arrière-plan vertical. L'avant-plan horizontal de la plage mouillée est remplacé ici par l'avant-plan horizontal de la berge rocailleuse et des eaux chocolat d'un rio ; tandis que l'arrière-plan vertical de la mer et du ciel se trouve subtitué par un arrière-plan vertical de selva, de montagne et de ciel.

Nous retrouvons, également, la diagonale des 2 personnages : l'enfant d'avant-plan tourné vers le plan vertical qui lui paraît un horizon / l'adulte d'arrière-plan tournant le dos à cet horizon prétendu, le renvoyant par là à un statut de trompe-l'œil vertical, pour regarder au contraire, par-delà l'enfant, la dimension invisible de l'Origine.

J'en retrouve la même fulgurante impression : moi qui contemple cette scène dans le même sens que l'enfant, le regard inverse de l'Autre adossé au panneau vertical du fond me traverse, pour regarder ce que je ne vois pas, parce que je lui tourne le dos : la dimension de l'Origine. J'éprouve la même impulsion d'arrachement : moi qui regarde de l'avant, comme s'il y avait un horizon d'histoire déployé par le temps en-avant - « il faut que je me retourne », si je veux contempler l'Origine.

Fascination d'enfant pour la « profondeur » de la vie sauvage. Il suffirait de traverser ce rio, pour s'immerger dans le « Cœur des Ténèbres ». Peter Fleming (frère de Ian) s'imaginant toucher, au fin fond de la Forêt Amazonienne, la révélation promise : « le Réel - enfin ! », au moment où la présence écrasante de la vie végétale le submerge. Peter Mathiessen se croyant, dans les montagnes de la Nouvelle-Guinée, retourné « deux saisons à l'âge de pierre ». Tobias Schneebaum régressant, dans une espèce de cauchemar cannibale, « au pays des hommes nus ».

Mais voici qu'adossé à cet horizon prétendu de la vie sauvage, se tient, retourné, cet Autre qui regarde en sens inverse, renvoyant par là la profondeur conradienne du « Cœur des Ténèbres » à la verticalité de toile peinte d'un trompe-l'œil. Cet Autre regarde derrière l'enfant, comme il regarde derrière moi - moi dont le regard file en-avant dans le même sens que celui de l'enfant.

L'enfant que j'ai été, s'en est allé en-avant, dans le cours du Temps et de l'Histoire, en direction d'horizons prétendus qui ne sont que des toiles peintes en trompe-l'œil. Non que je n'ai pas rencontré de ces Autres, tournant le dos à mes prétendus horizons, qui regardaient derrière moi : la dimension de l'Origine. Une fois encore, l'occasion m'en est donnée : « il faut que je me retourne ! » 


 
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